Ce mardi, François Bayrou s’est présenté devant l’Assemblée nationale pour livrer sa déclaration de politique générale. Dans un climat politique tendu, le Premier ministre a tenté de poser les jalons de son action, entre priorités assumées et zones floues qui font grincer des dents.
L’écologie : un oubli lourd de sens
Selon Le Monde, l’écologie a été expédiée en à peine deux minutes dans le discours du chef du gouvernement. Aucune mention des efforts à intensifier face au réchauffement climatique, ni d’avancées concrètes sur la planification écologique. Une absence qui n’a pas échappé aux ONG et acteurs du secteur, qui dénoncent une politique environnementale « au point mort ». Pour un pays qui prétend être un modèle en matière de transition écologique, le silence de Bayrou est passé comme un mauvais signal.
Déficit public : le nerf de la guerre
Bayrou a préféré mettre l’accent sur le contrôle des dépenses. D’après L’Internaute, il s’agit de « restaurer la maîtrise budgétaire », sans pour autant entrer dans le détail des réformes à venir. Cette prudence, sans doute stratégique, laisse une partie des observateurs sur leur faim. « La rigueur sans explications, c’est juste de l’austérité maquillée », a réagi un député de l’opposition.
Mayotte : un plan d’urgence ambitieux
Sur une note plus consensuelle, François Bayrou a annoncé le lancement de « Mayotte debout », un programme massif pour reconstruire l’archipel, dévasté par le cyclone Chido en décembre dernier. Comme l’explique Politique Matin, ce plan prévoit la réhabilitation des infrastructures critiques et des aides concrètes pour les habitants. Si ce volet humanitaire a été salué, certains élus locaux dénoncent un décalage entre les promesses et les actions déjà tardives.
Réformes institutionnelles : moderniser ou agiter ?
Le Premier ministre a aussi rouvert le dossier des réformes institutionnelles. Selon L’Internaute, il veut instaurer une dose de proportionnelle aux législatives et renforcer les restrictions sur le cumul des mandats. L’objectif ? Rétablir la confiance entre les citoyens et leurs institutions. Mais ces propositions divisent déjà : l’opposition redoute qu’elles compliquent la gouvernance au lieu de la rendre plus efficace.
Entre ambition et flou artistique
François Bayrou a livré un discours qui cherche l’équilibre entre affirmation de ses priorités et prudence stratégique. Si certaines annonces, comme le plan pour Mayotte, ont fait mouche, le manque de précisions sur d’autres sujets clés, notamment l’écologie et les finances publiques, risque de fragiliser son assise parlementaire. Les semaines à venir diront si ce gouvernement peut concrétiser ses promesses ou si cette déclaration restera un exercice de style.