Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a récemment exhorté les pays européens membres de l’Alliance à augmenter significativement leurs dépenses de défense. Lors d’une intervention devant la Commission des affaires étrangères et la Sous-commission de la défense du Parlement européen, M. Rutte a déclaré : « Nous devons faire beaucoup plus pour avoir ce dont nous avons besoin pour la dissuasion et la défense (…) afin que le fardeau soit partagé équitablement entre les alliés. »
Cette déclaration intervient dans un contexte où la Russie a augmenté ses dépenses militaires de plus de 40 % l’année dernière, dépassant ainsi l’ensemble des dépenses de défense européennes lorsqu’elles sont ajustées en parité de pouvoir d’achat. Selon le rapport annuel « The Military Balance » de l’International Institute for Strategic Studies (IISS), cette hausse place la Russie devant tous les pays européens combinés en termes de dépenses militaires.
Parallèlement, les États-Unis ont intensifié leurs appels en faveur d’une augmentation des contributions européennes à la défense collective. Le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a souligné que les alliés européens doivent investir davantage pour protéger leurs propres frontières et que l’OTAN doit devenir une force « plus létale » plutôt qu’un « club diplomatique ».
En réponse à ces appels, certains pays européens ont déjà pris des mesures pour renforcer leurs capacités militaires. L’Allemagne, par exemple, a augmenté son budget de défense de 23,2 %, atteignant 86 milliards de dollars, ce qui en fait le deuxième plus grand budget de défense au sein de l’OTAN après les États-Unis. Cependant, malgré ces augmentations, seuls 23 des 32 pays de l’Alliance atteignent l’objectif fixé il y a dix ans de consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a également ravivé les discussions sur l’autonomie stratégique de l’Europe en matière de défense. Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs grands pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et la Pologne, se sont récemment réunis à Varsovie pour discuter de l’augmentation des dépenses de défense et de la possibilité de fixer un nouvel objectif de 3 % du PIB pour les dépenses militaires.
Ces développements soulignent l’urgence pour les nations européennes de renforcer leurs capacités de défense face à des menaces croissantes et à un environnement géopolitique en évolution rapide.